De l’enfant qui dessine, beaucoup a déjà été écrit. Arno Stern en propose pourtant une lecture aussi nouvelle qu’inhabituelle, forgée sur plus de 60 années de travail et d’observation. Toute son approche part d’un constat. Dès lors que l’enfant se met à dessiner, l’adulte, par souci d’accompagnement, tente d’en comprendre le sens, interroge, discerne des formes, suggère. Ainsi, sous le regard bienveillant du parent, dessiner devient pour l’enfant ce qu’en attendent les autres ; la nécessité de produire une œuvre, qui doit être belle, représentative « artistique ». Ce n’est alors plus une expression spontanée, un plaisir d’exprimer.
En créant un espace de quiétude et de jeu -Le Clolieu- Arno Stern a rendu possible ce qu’il a appelé la Formulation : l’émergence et la réalisation d’une trace exempte du rôle de la communication. De l’enfant qui dessine sans contraintes et sans enseignement, Arno Stern défend l’idée qu’il se livre à un jeu sans spectateurs où il se libère de toute influence pour accomplir des actes essentiels et affirmer sa personnalité.