Après avoir consacré un dossier à la santé des filles et de leurs mères (Grandir Autrement n° 44), nous avons décidé de nous intéresser à celle des garçons. En effet, si la santé féminine, et plus particulièrement la santé reproductive, est largement considérée, et même encadrée, de la puberté à la ménopause, quid de celle des garçons ? Au-delà de la persistance, chez bon nombre de pédiatres, de la pratique du décalottage, et de celle, encore très présente dans de nombreuses cultures, de la circoncision, les garçons sont plutôt soumis, parfois dès leur plus jeune âge, à des injonctions à la virilité (ne pas pleurer, se battre, être « fort », etc.) qu’incités à être à l’écoute de leurs sensations et de leurs émotions. Faut-il y voir une relation de cause à effet avec le constat, fréquemment formulé, que les garçons se montrent plus turbulents, plus « physiques », que les filles, sont l’origine de davantage d’actes de violence ? Violence à laquelle les garçons seraient plus exposés, ainsi qu’aux addictions de manière générale, tout en étant moins à l’écoute de leur corps. Et la sexualité ? Comment est-elle abordée avec les garçons ?  Comment les protéger des représentations véhiculées par les médias, prévenir le sexisme ? Nous interrogerons des papas pour recueillir leurs témoignages sur la transmission de père à fils. Enfin, ce dossier est aussi l’occasion d’aborder la question de la fertilité et de la contraception, du point de vue des hommes, notamment à travers l’impact des perturbateurs endocriniens, sur l’appareil reproducteur masculin.